Le blog des abeilles

Retrouvez l'histoire de nos abeilles avec un point mensuel sur l'évolution des ruches.

Septembre-Octobre 2019

rédigé le 12/11/2019 par Bobo

C’est l’époque des traitements et du nourrissement des colonies pour préparer l'hivernage. La météo n’est pas propice à l’agriculture, les champs sont secs, les prairies n’ont plus d’herbe et l’on voit le long des routes les vaches et les moutons devoir manger la récolte de foin prévue pour l’hiver. Il ne pleut toujours pas, les cours d’eau sont à sec, la végétation souffre terriblement. 

C’est la première année que je constate une si grande différence entre les colonies urbaines et les colonies que je ramène de la montagne en septembre. Les colonies urbaines sont saines, il y a beaucoup d’abeilles, un très joli couvain, beaucoup de provision de pollen et de miel et surtout il y a très peu de varroas, cet acarien responsable de l’effondrement des colonies entre la fin de l’été et le début du printemps.

Les colonies qui sont revenues de la montagne sont méconnaissables, le varroa s’est bien installé et s'est multiplié durant les mois de juillet et d’août malgré un traitement préventif à l’acide oxalique début août. Les colonies ont très peu de provision, les réserves de pollen sont faibles et les varroas nombreux. Je constate lors de mon premier passage Varromed (traitement bio de lutte contre le varroa) des chutes importantes de varroas. On peut parler d’infestation.

Parallèlement il faut stimuler les colonies qui n’ont rien à manger car les fleurs sont brûlées. S’il ne pleut pas cela risque d’être catastrophique car les colonies vont s’affaiblir et si elles sont trop faibles elles ne peuvent pas survivre à l’hiver car la reine arrête de pondre fin novembre pour deux mois environ. Si la colonie ne s’est pas suffisamment renouvelée les abeilles ne survivront pas. Lors de mon deuxième et troisième passage Varromed à 7 jours d’intervalle je constate des chutes importantes de varroas, autant de bonnes nouvelles pour les colonies.

J’ai compté jusqu’à 3000 varroas sur les colonies les plus infestées alors que dans le même temps les colonies urbaines étaient très peu infestées pour des traitements identiques. La stimulation des colonies avec un sirop léger (mélange d’eau, de sucre et de miel) tout au long du mois de septembre et d’octobre à raison de 1,5 litre en moyenne par semaine et par colonie a permis aux colonies de se maintenir en vie et se développer. Les reines ont pondu. Début septembre je pensais que j’allais perdre 40% de mes colonies à la fin de l’hiver. Deux mois après je pense que nous serons plus près de 20%, je suis un peu soulagé mais cela une période difficile que traverse l’apiculture française avec des récoltes en baisse, des infestations de varroas plus importantes, les frelons asiatiques qui menacent les abeilles urbaines, des températures en hausse et des précipitations inexistantes sur de longues périodes, et les pesticides utilisés massivement par les agriculteurs. 

Mi octobre les premières pluies sont tombées, les prairies qui étaient jaunes et rases ont vu la végétation sortir de terre en quelques jours. En dix jours j’ai vu les prés reverdir et les vaches manger enfin l’herbe fraîche de leurs pâturages. Les abeilles ont commencé à rentrer à nouveau du pollen, de couleur jaune et les reines ont recommencé à pondre. En observant quelques cadres de plusieurs ruches j’ai constaté que les colonies grossissaient, les réserves de pollen augmentaient, le couvain était sain et les varroas, après 4 passages Varromed, ont disparu de mes colonies à 80%. Malgré l'efficacité des traitements les colonies les plus faibles de septembre auront du mal à passer les prochains mois. 

Mielement votre, Bobo.